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Désamianter un toit

Le fibrociment contenant de l’amiante a connu un énorme succès et fut très utilisé notamment pour la couverture de toiture jusque dans les années 1990. Son interdiction en France date de 1997. Le fibrociment que l’on trouve aujourd’hui ne contient évidemment plus d’amiante mais est remplacé par un mélange de ciment, de cellulose, d’eau, de sable, de fibres naturelles ou de synthèse.

Le désamiantage du toit est une opération à ne pas négliger pour la bonne santé de son habitation

Histoire de l’amiante et son utilisation en couverture de toiture

Qu’est-ce que l’amiante ?

L’amiante désigne une catégorie de minéraux fibreux.
Lorsqu’on le retrouve dans la composition des matériaux d’une toiture, il s’agit d’amiante-ciment plus communément appelé fibrociment. De nos jours on utilise encore le terme fibrociment mais sa composition ne contient plus d’amiante et doit d’ailleurs comporter la mention NT (Non asbestos Technology).
Les fibres d’amiante (15%) étaient diluées dans un liant, le ciment (85%), et servaient alors à la production de tôles ondulées ou de tuiles pour la couverture des toitures.

L’amiante est-il encore utilisé ?

En France l’importation, la fabrication ou la mise en vente de produits amiantés ont été interdites à partir de 1997. L’Union européenne a, quant à elle, interdit son utilisation depuis 2005. Dans une soixante de pays, l’amiante est interdite ou n’est plus utilisée.
Cependant la Russie, la Chine, le Brésil et le Kazakhstan figurent toujours en tête des pays producteurs d’amiante.

Quelles sont les toitures qui ont souvent de l’amiante ?

On retrouve donc l’amiante de toitures sous la forme d’amiante-ciment (toiture en fibrociment) conditionné en plaques, tôles ou ardoises. L’une des utilisations les plus répandues avant son interdiction était la couverture des toitures de garages et abris de jardin, mais aussi de certaines maisons ou immeubles. Une utilisation pouvait également en être faite pour des bardages de façade ou comme panneaux de protection contre l’humidité des murs (sous-sols).

Quels sont les bénéfices d’un matériau fibrociment amianté ?

Dans diverses applications industrielles, l’amiante fut longtemps utilisé pour ses propriétés isolantes et ignifuges. Les plaques de fibrociment qui en contiennent bénéficiaient donc de ces caractéristiques en plus d’avoir une excellente résistance aux intempéries et une très grande longévité. Elles sont également peu couteuses et faciles à installer.

Quels sont les risques liés à l’amiante et aux toits en fibro-ciment?

L’amiante provoque une maladie nommée asbestose qui est une insuffisance respiratoire pouvant conduire à la mort. Cette maladie est générée par l’inhalation de poussières et de fibres d’amiante.
L’amiante est également reconnue pour être cancérigène et entrainer des cancers du poumon, également causées par les poussières et fibres inhalées.
C’est surtout lorsque l’amiante est manipulée à l’état brut ou lorsque le matériau qui la contient se dégrade qu’elle devient dangereuse et cancérigène.
Prenons l’exemple des plaques ondulées de toit en amiante-ciment. Avec l’âge elles se détériorent du fait de leur exposition au gel, à l’humidité, aux UV, aux pluies parfois acides. Elles deviennent alors plus fragiles et poreuses. Cela accentue le risque d’exposition et de décollement des fibres minérales.
Lors de travaux, certaines interventions mettent en danger les ouvriers et les personnes à proximité en cas de dégagement de poussières (perçage, ponçage, découpe, friction). Ces situations exposent à des risques importants en raison de la concentration de fibres et poussières dégagées à cette occasion et nécessitent impérativement des mesures de précautions strictes.

Qui a été exposé et a souffert de l’amiante ?

Bien que de sérieuses inquiétudes soient apparues au cours des années 70 et que son utilisation a dès lors commencé à se réduire, de nombreux ouvriers du bâtiment furent exposés intensivement à l’amiante pendant de nombreuses années avec des conséquences apparaissant parfois plusieurs années après les premières expositions.
Les personnes les plus exposées travaillaient généralement dans les entreprises de fabrication et de transformation de l’amiante, mais la maladie touche également une large population de travailleurs BTP comme les couvreurs, les menuisiers, les chauffagistes. La maladie a également touché les individus résidant dans des locaux contenant de l’amiante.
Les maladies liées à l’amiante représentent encore aujourd’hui la deuxième cause des maladies professionnelles et la première cause de décès liés au travail (en dehors des accidents du travail). On évalue à environ 35 000 le nombre de personnes mortes d’une maladie de l’amiante entre 1965 et 1995 mais on estime entre 50 000 et 100 000 le nombre décès encore attendus d’ici 2025.

Les autres utilisations industrielles de l’amiante

L’une des utilisations les plus répandues de l’amiante dans l’industrie du bâtiment consistait en la production de plaques en fibrociment pour la couverture de toiture. Le fibrociment a permis également la construction de gaines de ventilation et de canalisations.
L’amiante est également entré dans la composition de nombreux matériaux et composites tels que les revêtements bitumeux, les mortiers et les colles amiantés.
L’amiante brut en vrac fut utilisé pour l’isolation thermique en bourrage ou en flocage par projection.
L’amiante tressé servait à l’isolation thermique de canalisations ou de câbles électriques.
Sous forme de plaques de carton, il servait d’isolants thermiques des installations de chauffage et faux-plafonds.

Les questions préalables à se poser en cas de doute sur la composition de sa toiture

Désamiantage d’une toiture en fibrociment

Comment savoir si son toit a de l’amiante ?

Un diagnostic amiante est obligatoire pour les bâtiments mis en location ou à la vente dont le permis de construire est antérieur à 1997 et dans tous les autres cas fortement recommandés en cas de doute. Attention, les diagnostics réalisés avant 2013 doivent être renouvelés lors d’une mise en vente.
Le diagnostic est effectué par une entreprise accréditée par le COFRAC et consiste à détecter la présence et la quantité d’amiante dans votre habitation (toiture et autres).
Le diagnostic évalue le risque pour l’occupant et définit des recommandations ou obligations en fonction du résultat de l’expertise.
Ce résultat mène généralement soit à une recommandation de confinement des matériaux amiantés soit vers un désamiantage par le remplacement des matériaux concernés.
Un diagnostic coute de 75 à 170€ en fonction de la surface de votre habitation ou des locaux à expertiser.

Quand faut-il désamianter ?

Le désamiantage peut être préconisé suite au résultat d’un diagnostic lors d’une mise en location ou d’une mise en vente. On peut également décider de sa propre d’initiative de procéder à son remplacement, particulièrement si la dégradation des matériaux atteint un stade avancé.
Suite au diagnostic « amiante » de la toiture, son désamiantage est rendu obligatoire en fonction de la quantité d’amiante détecté. Si elle est supérieure à 5 fibres par litre d’air, la réglementation exige la réalisation de travaux dans un délai de 3 ans.
Le désamiantage de la toiture peut être d’autant plus urgent lorsque le toit est en mauvais état et rendu vulnérable aux intempéries et aux infiltrations d’eau qui vont potentiellement libérer des fibres d’amiante, le fibrociment étant un matériau poreux.
Cependant en fonction des conclusions du diagnostic, le désamiantage n’est pas toujours obligatoire.

Qui peut désamianter un toit ? Faut-il un agrément ?

Pour les professionnels, le Code du travail impose à tout donneur d’ordres l’intervention d’une entreprise certifiée par le Comité Français d’Accréditation (COFRAC) pour réaliser des travaux de retrait de matériaux amiantés ou susceptibles de libérer des fibres d’amiante.
La seule exception à cette obligation concerne le particulier qui effectue les travaux lui-même pour ses propres locaux d’habitation. Il devra cependant contenir la pollution nocive qui en résulte vis-à-vis de son entourage (voisins, entourage, …) et mettre en place les mesures de prévention adéquates. Il doit également veiller au respect des dispositions relatives à l’évacuation des déchets amiantés relevant des Codes de la santé publique et de l’environnement qui restent évidemment applicables.

Faire appel à un spécialiste ou désamianter soi-même ?

Il est cependant vivement conseillé de faire appel à un entrepreneur compétent et certifié qui pourra gérer l’ensemble des procédures à respecter et éviter bien des soucis. Le désamiantage constitue une intervention complexe et dangereuse visant à retirer l’amiante d’une structure (ici une toiture) nécessitant l’utilisation d’équipement spécifique (EPI, dispositifs de travail en hauteur), une évaluation des risques au niveau de l’empoussièrement, un étiquetage des matériaux dangereux, et un respect strict de la procédure d’élimination des déchets.

Combien coûte le désamiantage d’un toit ?

Bien qu’essentiel, le désamiantage n’en reste pas moins onéreux. Il est pourtant fortement recommandé de faire appel à des professionnels qualifiés qui prendront les mesures de sécurité supplémentaires nécessaires et achemineront les déchets vers une déchèterie spécialisée. Le coût doit également tenir compte de la nouvelle couverture à mettre en place. Enfin il s’agit d’une procédure relativement lourde à mettre en place au niveau administratif.
Certaines aides peuvent venir réduire la facture : Renseignez-vous auprès de l’ANAH pour savoir si vous êtes éligibles à une prise en charge partielle des travaux.
Pour chiffrer un désamiantage, prenons en compte un diagnostic amiante autour de 100€ en moyenne.
Les tarifs des professionnels varient beaucoup en fonction de la complexité et l’étendue de votre couverture ainsi que de ses conditions d’accès.
Le prix d’un désamiantage de la toiture se situera généralement entre 25 et 60€ par m2. Il faut également compter le coût en fonction de la quantité d’amiante à traiter qui se situe entre 300 et 700€ la tonne.
Pour un toit en fibrociment amianté de 20 m2, le retrait de la couverture correspondra à environ 800€ et si l’on considère le traitement d’un peu plus d’une tonne de déchet (environ 800€), on se situe sur une facture de 1600€ pour une toiture de 20 m2.
Faire appel à un professionnel vous permettra d’avoir une enveloppe globale car celui-ci se chargera non seulement de l’extraire de votre toiture mais également d’évacuer les déchets à traiter et potentiellement de remplacer votre couverture de toit.
Vous pouvez également faire appel à des professionnels uniquement pour l’enlèvement et le traitement des déchets amiantés, ce qui permettra de réduire un peu la facture.

Qui peut recycler l’amiante ?

Il est préférable de vous renseigner en mairie ou de contacter directement la déchèterie publique avant d’entreprendre les travaux afin de connaître les procédures mises en place et les quantités tolérées. Les quantités acceptées sont généralement assez faibles et ne peuvent correspondre au désamiantage d’un bâtiment entier par exemple.
Sachez que le dépôt en déchèterie est donc limité en quantité mais peut également être payant.
Des sacs spéciaux sont vendus dans le commerce spécialisé et peuvent faciliter leur transport en déchèterie.
L’amiante peut appartenir à l’une des classes 1, 2 ou 3 suivant l’état du matériau qui le contient. Il est généralement classé comme Produit dangereux de classe 1 lorsque le matériau est poreux et friable. En cas de doute, considérez sa classe comme un produit dangereux.


La fin de vie de l’amiante est gérée par un procédé de vitrification, qui permet la destruction des déchets amiantés conformément à la législation française. Ce procédé a recours à la technologie de vitrification par torche à plasma qui consiste à porter en fusion à très haute température les fibres qui sont alors détruites, résultant en une matrice vitreuse plus ou moins cristallisée, appelée le vitrifiât, qui n’est alors plus toxique. Ce vitrifiât peut ensuite être concassé et intégré à la réalisation de sous-couches pour les routes notamment.

Comment désamianter un toit ?

Lors du désamiantage l’utilisation d’un chemin de toit est fortement recommandé.

Equipez-vous en conséquence lors d’un désamiantage

Avant tout intervention prévoyez un masque anti-poussière FFP3, une combinaison, des lunettes et un casque de protection, des chaussures de sécurité et des gants pour chaque intervenant.
Veillez à interdire également l’accès de la zone d’intervention et de boucher les ouvertures des locaux aux alentours. Il peut être judicieux de bâcher l’intégralité de votre chantier pour éviter la dispersion des poussières.

Eviter la création de poussière au cours de travaux de désamiantage

Il faut éviter à tout prix de casser les matériaux constitués d’amiante afin de prévenir la libération de poussières particulièrement dangereuses à l’inhalation. Lorsque les éléments sont fixés à la structure du toit et nécessitent d’être sectionnés, il faut prendre toutes les précautions nécessaires pour altérer au minimum l’intégrité des plaques et confiner la poussière engendrée le cas échéant. Dans tous les cas il est primordial d’utiliser une protection respiratoire adéquate.
La poussière engendrée peut être évitée en prenant certaines précautions comme celles qui suivent :

  • Utilisation d’outils à main seulement et en procédant par mouillage du toit
  • Utilisation d’un aspirateur adapté
  • Lors de leur manipulation il faut veiller à ne pas jeter les plaques au sol ou faire de mouvements brusques afin d’éviter les débris (pas de rampes ou goulottes par exemple). Déchargez plutôt en vous servant d’un treuil, pont élévateur ou échafaudage.
  • Les meuleuses d’angle ne doivent pas être utilisées.
  • Les vis et boulons d’ancrage doivent si possible être retirés en endommageant le moins possible les tôles.

Fragilité des toitures en fibrociment

Comme pour tous les travaux sur toiture, la sécurité en hauteur est fondamentale et doit être prise en compte. Elle l’est d’autant plus pour une intervention sur une toiture en plaques de fibrociment ou translucides.
Ces types de plaques sont d’autant plus fragiles que les plaques sont vieillissantes et ont pu être rendues cassantes et poreuses avec le temps et les conditions météorologiques.
Il est impératif de mettre en œuvre une protection antichute pour protéger les intervenants car le fibrociment ne résiste pas bien à la circulation des personnes et le risque majeur est la chute à travers le toit lorsque qu’une contrainte physique s’efforce dessus. Pensez donc potentiellement à l’utilisation d’un « Board Walk » (chemin de toit temporaire) ou d’une échelle de toit à caillebotis.
Le lichen également fréquent sur les toitures en fibrociment vieillissantes rend la surface glissante en particulier s’il est mouillé.

Les autres solutions au désamiantage

Le remplacement intégral de votre couverture de toit en fibrociment amianté est la seule solution pour vous débarrasser totalement des risques liés à l’amiante. Cependant il existe des solutions permettant de temporairement repousser l’échéance d’un remplacement total.

L’encapsulage ou le confinement comme alternative au retrait de fibro-ciment amianté

Cette méthode consiste à pulvériser un produit en phase aqueuse qui forme alors une membrane élastomère autour des matériaux amiantés qui emprisonnent les fibres et garantissent ainsi une étanchéité parfaite des matériaux. Cette intervention entraîne un coût se situant généralement entre 15 et 50€ le m2.
Cette alternative permet une durée de vie de votre toiture d’environ 10 ans supplémentaire, elle nécessite des travaux de moins longue durée et est moins coûteuse qu’un désamiantage. Cette solution évite également la condamnation des locaux le temps des travaux qu’aurait nécessité le remplacement de la couverture.
Attention si votre toiture a été patinée, l’adhésion du produit sera mauvaise et l’encapsulation ne fonctionnera pas.
Des précautions, là encore, sont à prendre pour la santé des opérateurs et nécessitent que l’opération soit confiée à des professionnels certifiés.

Le recouvrement de toiture, solution temporaire au désamiantage

Il consiste quant à lui à poser une sur-toiture ou « double-peau » sur la toiture déjà existante. Après avoir appliqué un adhésif sur la toiture en place, on vient coller un revêtement en acier ou aluminium appelé la ‘sur-toiture’. Ces matériaux existent dans les mêmes formes ondulées que les tôles de fibrociment à recouvrir permettant d’épouser parfaitement celles-ci.
La double-peau consiste quant à elle à intégrer une ossature métallique aux tôles en fibrociment sur lesquelles sont ensuite fixées des dalles de polystyrène expansé et l’on vient alors recouvrir le tout avec du shingle (sorte de feuille de feutre asphalté renforcé de fibres de verre).
La mise en œuvre de ces deux techniques doit faire appel à des professionnels sensibilisés au risque de l’amiante mais la certification n’est pour ces opérations pas obligatoires.


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